Matériel supplémentaire pour "Quelle place pour les abeilles sauvages et leurs services dans les cultures fruitières de plaine du Rhône (VS)?"

Abstract: Le déficit de la pollinisation dû au recul des insectes a d’énormes conséquences écologiques et économiques. Il contribue à fragiliser les écosystèmes et avec eux notre sécurité alimentaire. La pollinisation est un service écosystémique majoritairement rendu par les abeilles domestiques et sauvages, dont le rôle est central dans les cultures fruitières. Le but de cette étude était de sonder la présence des abeilles sauvages dans les cultures fruitières de la plaine du Rhône et de la mettre en perspective avec l’occupation de deux autres types de milieux, les vignes et les zones naturelles. L’installation de 80 nichoirs pourvus de cavités de trois dimensions différentes a permis de suivre le taux d’occupation par les abeilles au fil du temps, dans chacun des trois contextes. Tous sites confondus, les trous de diamètre de 6 mm ont été les plus utilisés par les abeilles sauvages, probablement parce qu’ils correspondaient aux exigences du plus grand nombre d’espèces potentielles. Peu occupés en début de saison, les trous de diamètre de 3 mm ont vu leur fréquentation par les abeilles sauvages augmenter dès la mi-mai. Dans les cultures fruitières, ce sont les trous de diamètre de 9 mm qui ont été les plus occupés et cela à un taux surpassant celui relevé dans les autres milieux. Cette dominance s’explique par la présence de l’abeille maçonne (Osmia cornuta) en pleine période de floraison des arbres (mars-avril). Les cultures fruitières constituent des milieux dans lesquels certaines abeilles sauvages cavicoles trouvent donc des ressources en pollen et nectar, bien que limitées temporellement, ainsi que quelques habitats pour la nidification. En ceci, elles se démarquent nettement des vignes, dont l’offre réduite en ressources alimentaires et en cavités naturelles constitue un obstacle à la présence des abeilles sauvages cavicoles, du moins au printemps. De plus, la présence de prairies proches des cultures fruitières influence positivement le taux de nidification des abeilles sauvages nichant dans des cavités de 3 mm. Ceci tend à montrer que l’augmentation de la diversité structurelle au sein même des cultures pourrait renforcer les écosystèmes et donc les rendre plus résilients. Cette étude met en lumière la nécessité de mieux comprendre le rôle et les exigences des insectes sauvages pollinisateurs dans les cultures fruitières, sous l’angle de leur service écosystémique. Annexe Annexe1: Type et positionnement géographique des 80 nichoirs analysés Annexe2: Analyses statistiques Annexe3: Occupation en fonction du diamètre des trous et des habitats Annexe4: Occupation dans les habitats (cultures fruitières, vignes, sites naturels) en fonction du diamètre des trous Annexe5: Occupation dans les cultures fruitières en fonction du milieu environnan